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Il n'y  a pas de phrases, tu dois simplement transcrire les informations pertinentes et intéressantes.

Le rhinocéros de Sumatra

Les rhinocéros d’Asie sont parmi les espèces les plus menacées de la planète.

Trois sont recensées :

  • le rhinocéros indien,

  • le rhinocéros de Java,

  • le rhinocéros de Sumatra.

 

Si la première espèce est seulement considérée comme vulnérable, les deux autres sont classées en danger critique d’extinction par l’IUCN.
 

Avec à peine plus d’une centaine de spécimens dans le monde, le rhinocéros de Sumatra, parfois considéré comme un « fossile vivant », est sans conteste l’une des espèces les plus menacées de la planète et est devenu un symbole de la protection des animaux en Indonésie.

 

Présentation du rhinoceros de Sumatra

Le rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis) est la plus petite des cinq espèces de rhinocéros encore vivantes : sa hauteur au garrot est de 110 à 145 cm pour une longueur allant de 2,5 à 3 mètres. A l’état sauvage, son poids varie entre 600 et 900 kg. A titre de comparaison, le rhinocéros indien peut dépasser 180 cm au garrot pour une longueur de 3,7 mètres, et pèse jusqu’à 2,5 tonnes.

 

Dicerorhinus sumatrensis est le seul rhinocéros asiatique à posséder deux cornes, la première allant de 25 à 80 cm et la seconde dépassant rarement la dizaine de centimètres. Ces cornes, d’une couleur gris foncé à noir, sont par ailleurs plus grandes chez les mâles.

 

L’espèce de Sumatra est la descendante la plus proche du rhinocéros laineux, mammifère préhistorique dont l’apogée remonte à quelques 30 000 ans. C’est pourquoi les rhinocéros de Sumatra sont recouverts de poils bruns, presque rouges. Ils sont aujourd’hui les derniers à en arborer, ce qui vaut à l’espèce le surnom de « fossile vivant ». A l’état sauvage, cette protection se résume parfois à un simple duvet clairsemé alors que pour certains spécimens de parcs zoologiques, il s’agit presque d’une fourrure hirsute : cette différence est probablement liée à la faible abrasion de la végétation pour les rhinocéros vivants en captivité.

 

Localisation de dicerorhinus sumatrensis

Il semble que l’aire de répartition du rhinocéros

de Sumatra s’étendait autrefois sur toute l’Asie du sud-est : de l’est de l’Inde, au sud de la Chine, en Birmanie, au Cambodge ou au Vietnam. Au cours des dernières décennies, cette aire de répartition a été significativement réduite et les dernières populations recensées vivent seulement au cœur des archipels de Malaisie et d’Indonésie, sur les îles de Bornéo et Sumatra. Un santuaire dédié à leur conservation, le Sumatra Rhino Sanctuary, a été fondé dans le parc national de Way Kambas, au sud de l’île de Sumatra.

 

Population

Jusqu’à peu, la disparition de l’espèce semblait inéluctable. En 2004, le Kerinci Seblat national park, le plus grand parc national de Sumatra, qui comptait encore 500 spécimens en 1990, a annoncé que 90 % de sa population avait été victime du braconnage : la réserve n’abritait plus que 50 rhinocéros de Sumatra. Après une telle annonce, les effectifs de l’espèce étaient officiellement tombés sous 300. En 2008, avec moins de 250 individus recensés, l’espèce est inscrite sur la liste rouge de l’UICN.
Aujourd’hui, on estime que l’espèce compte à peine plus de 100 spécimens, mais l’optimisme revient : le braconnage semble enrayé en Indonésie et en Malaisie.

En 2013, une équipe du WWF a trouvé sur l’île de Bornéo des traces de rhinocéros de Sumatra. Un groupe d’une quinzaine d’individus vivrait sur l’île et ce alors que l’espèce y avait officiellement disparue depuis plusieurs décennies. Divers témoignages évoquent également la présence du rhinocéros de Sumatra au nord de la Birmanie, mais le contexte politique du pays rend impossible toute recherche.

 

 

Habitat du rhinocéros sauvage

L’habitat du rhinocéros de Sumatra est le plus souvent caractérisé par des forêts denses tropicales, sur des versants de montagne allant de 1 000 à 2 500 mètres d’altitude. Il établit son territoire à proximité de points d’eau. En effet, il a particulièrement besoin de bauges pour se rafraîchir ou se débarrasser d’insectes parasites, et elles constituent souvent le centre de leur territoire.

Autour de ces bains de boue desquels il ne s’éloigne pas, le rhinocéros de Sumatra trouve toute la nourriture dont il a besoin : exclusivement herbivore, il se nourrit essentiellement de jeunes plants d’arbres, mais aussi de feuilles, d’écorces, de brindilles, de bambous… Les jeunes plants d’arbres, dont le diamètre va de 1 à 6 cm, sont préparés avant d’être ingurgités : ils sont d’abord coupés puis piétinés. Dicerorhinus sumatrensis aime également les fruits et se régale de mangues ou de figues sauvages.
 

Au total, un adulte ingère environ 50 kg de nourriture par jour et consomme plus d’une centaine d’aliments différents, dont certaines plantes sont toxiques pour l’homme.

 

Les menaces qui pèsent sur ce rhinocéros asiatique

En 1800, on estime à un million la population mondiale de rhinocéros, toutes espèces confondues. Aujourd’hui, il en reste moins de 20 000, dont une centaine seulement sont des rhinocéros de Sumatra. Pourtant, l’animal est au sommet de la chaîne alimentaire, même s’il arrive parfois que des tigres chassent un jeune rhinocéros. Derrière le déclin de cette espèce se cache donc, comme souvent, l’activité humaine.

 

La chasse et le braconnage


Le rhinocéros est depuis des millénaires l’objet de superstitions. Dès 2700 avant Jésus-Christ, des textes chinois expliquent que la corne de rhinocéros aurait des propriétés bénéfiques contre certains poisons. Ces croyances ayant perduré, le rhinocéros n’a jamais cessé d’être chassé : à Sumatra, la corne permettrait notamment de sculpter des talismans, soignerait des maladies, pourrait servir d’antidotes à certaines morsures de serpents ou de scorpions. Les médecines locales font également usage d’autres parties du corps comme le crâne, les dents, le sang ou les sabots. La science ne peut étayer ces superstitions, mais une médecine traditionnelle datant de plusieurs millénaires ne peut s’effacer en quelques années.

La corne du rhinocéros de Sumatra est, aujourd’hui, la principale motivation des chasseurs ; son prix se négocie autour de 30 000 dollars par kilogramme.

 

Réduction des habitats

La disparition de l’habitat du rhinocéros de Sumatra a longtemps été considérée comme une menace, mais le mammifère semble disposer de fortes capacités d’adaptation. La déforestation en Malaisie et Indonésie ne semble pas affecter prioritairement la survie de l’espèce.

 

Diversité génétique

La population de rhinocéros de Sumatra est fragmentée, ce qui engendre une très faible capacité de développement : les accouplements sont peu nombreux et les naissances de plus en plus rares. Il apparaît difficile de se prononcer, mais la diversité génétique de l’espèce a peut-être déjà atteint un seuil critique qui la condamnerait.

 

Efforts de conservation : les équipes de protection des rhinocéros

En 1975, le rhinocéros de Sumatra est inscrit à l’annexe I de la CITES, ce qui en interdit le commerce international. On ne peut désormais en trouver qu’au cœur de réserves naturelles ou de parcs nationaux, où ils sont protégés par des équipes spécialisées, les RPU (Rhino Protection Units). Ces groupes ont été spécialement entraînés pour assurer la sécurité des rhinocéros de Sumatra face aux braconniers : il s’agit de la clé de voûte de la stratégie de protection de l’espèce. Répartis en équipe de 4, ils patrouillent en permanence dans la forêt, détruisent les pièges qu’ils trouvent et appréhendent les braconniers.

 

Nées de la collaboration entre locaux et autorités internationales et désormais dotés d’une forte expérience, les RPU sont en mesure d’anticiper les tentatives des braconniers. En travaillant avec la police, ils ont permis de mettre un coup d’arrêt au déclin des populations : au cours des sept dernières années, aucun rhinocéros de Sumatra n’a été abattu dans les parcs où les RPU opèrent.

 

Ce programme est un véritable succès et a été reconnu comme tel par les organisations de défense des animaux et par le gouvernement de Malaisie, à tel point qu’il est désormais décliné pour plusieurs espèces locales menacées (orangs-outans et tigres).

 

Si les efforts se poursuivent, il est possible que la population de rhinocéros de Sumatra atteigne, au cours du siècle à venir, 2 000 spécimens. Les biologistes estiment qu’il s’agit de l’effectif minimum pour assurer la survie de l’espèce sur le long terme.
 

Le programme de reproduction en captivité du rhinoceros de Sumatra

Un programme de reproduction en captivité a été créé dans les années 1980. Entre 1984 et 1996, 40 rhinocéros ont été capturés et transférés vers des réserves ou des parcs zoologiques dans le but de préserver l’espèce. Malheureusement, en 2000, aucune naissance n’avait encore été répertoriée. Pire encore, la moitié des spécimens capturés sont morts sur cette période. Ce programme est un échec.

 

Depuis 2001, quelques naissances ont tout de même donné un nouvel espoir à l’espèce. Le programme de reproduction reste cependant très controversé : avec le décès de douze rhinocéros supplémentaires en 2004, victimes d’une épidémie, plusieurs opposants au programme en ont dénoncé les pertes trop importantes et le coût trop élevé.

par Benoit Goniak

 

Le dauphin de Chine

Par Benoit Goniak |

 

Le dauphin de Chine « Lipotes Vexillifer », appelé également Baiji ou encore dauphin du Yangzi, n’est pas tout à fait un vrai dauphin : il appartient au genre des Lipotes, dont il est par ailleurs l’unique représentant. Le déclin de ce dauphin d’eau douce a été fulgurant : en l’espace de cinquante ans, sa population de 5 000 individus a presque entièrement disparu.

 

Présentation du dauphin du Yangzi

Le dauphin de Chine est doté d’un corps fusiforme. Les mâles mesurent entre 140 et 215 cm pour un poids allant de 42 à 125 kg, alors que les femelles oscillent entre 180 et 250 cm pour 65 à 170 kg ; le dimorphisme sexuel est donc assez marqué. Le corps du Baiji est d’un bleu pâle tirant sur le gris, alors que leur ventre est presque blanc. Son bec est très long, atteignant parfois 60 cm, et est garni de 30 à 36 paires de dents coniques. Ses yeux sont, quant à eux, plus petits que ceux des dauphins océaniques :  Lipotes Vexillifer évoluant principalement dans des eaux boueuses, sa vue est limitée. Pour s’orienter, ces dauphins utilisent l’écholocation, ce qui explique la présence d’une petite bosse frontale : cette excroissance abrite le melon, organe détectant les sons utilisés lors de l’écholocation. Les nageoires duBaiji sont arrondies et lui permettent de nager rapidement, alors que son aileron dorsal est très court et de forme triangulaire.

 

Habitat et localisation

Des fossiles montrent que les ancêtres du Baiji ont migré du Pacifique vers l’intérieur du continent asiatique il y a 20 millions d’années, lors de la montée des eaux du Miocène. Quelques millions d’années plus tard, le niveau a diminué et a ainsi emprisonné les dauphins. Par la suite, le Yangzi Jiang, ses lacs et confluents se sont formés et transformés en eaux douces. L’évolution faisant le reste, le cétacé devint un dauphin d’eau douce.

 

Bien que l’espèce ait été observée dans les fleuves Qiantang et Fuchung, Lipotes Vexillifer est aujourd’hui endémique du Yangzi Jiang, immense fleuve long de 6 500 kilomètres. Il n’a pas été observé dans un autre milieu depuis plus de 50 ans. Le dauphin de Chine a colonisé le fleuve de son embouchure jusqu’à 1 900 kilomètres en amont. Avant le XXème siècle, il était possible de voir facilement des groupes de 6 à 12 dauphins, le plus souvent aux confluents des rivières ou à proximité de larges bandes de sable. Les courants d’eau y forment de grands tourbillons et les poissons et crustacés, qui composent le régime alimentaire du Baiji, y étaient plus abondants.

Menaces sur le dauphin de Chine

 

Le dauphin de Chine évolue dans les eaux du Yangzi Jiang depuis des milliers d’années. Durant la première moitié du XXème siècle, on estimait sa population à 5 000 individus, puis l’espèce a connu un déclin fulgurant. Pourtant, elle ne connaît qu’un seul prédateur : l’Homme.

Le développement économique chinois

 

De 1958 au début des années 1960, Mao Zedong, dirigeant de la République Populaire de Chine, applique une nouvelle politique de développement économique. Cette période est appelée le Grand Bond en avant. Durant ces quelques années, une usine de fabrication de gants et de sacs à main ouvre à Zhejiang, au sud de Shanghai. Sa matière première ? Le Baiji, pourtant considéré comme la « déesse du Yangzi« . L’usine achète des peaux de dauphins au kilo, encourageant la pêche intensive de l’animal. Après à peine quelques années, l’usine ferme ses portes : les stocks dedauphins de Chine étant devenus insuffisants. Le Baiji a connu son premier déclin important.

 

 

Une pêche mal maîtrisée

Dès l’apparition de l’Homme sur les rives du Yangzi Jiang, le fleuve fournit nourriture et voie de transport aux communautés locales. Cependant, au cours des dernières décennies, les choses se sont intensifiées et le fragile équilibre a été brisé. Entre 1970 et 1990, plus de la moitié des corps de dauphins de Chine retrouvés morts le sont à cause de la pêche. Les filets et les lignes de fond, atteignant parfois 1000 mètres de longueur, ont provoqué de très nombreuses blessures par hameçonnage et morts par étranglement. Les explosifs, qu’ils soient utilisés pour la pêche ou pour dévier des cours d’eau, étaient aussi couramment utilisés. Enfin, dans les années 1990, l’électropêche fait des ravages : le principe est simplement de faire passer un courant électrique dans l’eau pour assommer les poissons, puis de les recueillir avec une épuisette. 40 % des décès de dauphins de Chine sont directement attribués à cette technique de pêche pourtant illégale.

 

Le barrage des trois gorges

 

 

La pollution et la modification de l’habitat

La Chine a entrepris au cours des dernières décennies la construction de nombreuses vannes et barrages, dont le point d’orgue fut le barrage des Trois gorges, le plus grand du monde, construit entre 2006 et 2009. Pour les dauphins, ces constructions ont été le coup de grâce.  Elles ont coupé la circulation de la faune entre le fleuve et les lacs, divisé les populations de dauphins, modifié les courants sur des centaines de kilomètres et entraîné une réduction drastique des proies disponibles. Les lacs en aval des barrages se sont asséchés et l’eau relâchée depuis les réservoirs, plus froide qu’en temps normal, a affecté tout l’écosystème du fleuve.

 

Le plus grand barrage du monde a également grandement facilité le trafic fluvial : d’immenses cargos allant jusqu’à 10 000 tonnes peuvent désormais remonter le fleuve. Cette circulation entraîne une augmentation de la pollution sonore, une perturbation de l’écholocation des dauphins et des risques de collision avec les coques ou les hélices des bateaux.

Les populations locales puisent elles aussi de grandes quantités d’eau dans les lacs proches afin d’alimenter les terres agricoles, provoquant là encore une modification de l’habitat du dauphin du Yangzi.

Enfin, la Chine se débarrasse chaque année d’une quantité astronomique de polluants via son immense fleuve. Pesticides, engrais chimiques, pollution industrielle… 25 milliards de tonnes d’eau polluée non retraitée sont rejetés dans le fleuve chaque année.

Sauvegarde du Baiji

Aujourd’hui, le dauphin de Chine est probablement le cétacé le plus menacé du monde. L’UICN a classé le dauphin de Chine en danger critique d’extinction mais estime que le risque qu’il soit déjà éteint est extrêmement grand. L’espèce est également inscrite sur l’annexe I de la CITES depuis 1975.

 

En Chine, pour contrer le déclin du Baiji, quelques tentatives ont vu le jour. En 1983, une loi interdit la pêche du cétacé mais ne sera jamais réellement respectée : on estime qu’il reste alors environ 300 dauphins de Chine. Les autorités ne s’alarment pas encore : 300 paraissant un chiffre suffisant pour garantir la pérennité de l’espèce. De plus, à cette époque, la Chine s’ouvre tout à juste au monde occidental. Après des années d’isolement diplomatique, elle entame une industrialisation massive, enregistre une croissance de 10 % par an : le gouvernement a d’autres priorités que la sauvegarde de l’environnement.

 

Le Yangzi Jiang, plus long fleuve d’Asie

A la fin des années 1980, la première action de terrain se concrétise malgré la passivité de la communauté internationale. A cette époque, le gouvernement tente simplement de capturer autant de Baijis que possible, de les placer dans des réserves naturelles et de leur permettre de se reproduire ; en somme, appliquer le même modèle que celui utiliser pour sauver les pandas géants. La plupart des scientifiques occidentaux sont sceptiques et expliquent que la manœuvre pourrait être traumatisante pour les cétacés et, au contraire, précipiter leur mort, toutefois la mission voit le jour. Mais, le nombre de cétacés a continué de baisser : ils ne sont alors plus qu’une centaine. Malgré les six expéditions de 2 à 3 mois, les captures sont rares. Cinq réserves naturelles sont créées le long du fleuve sur un total de 350 kilomètres, dont certaines resteront vides de nombreuses années ! Plus ironique encore, il y a autant de pêche illégale dans ces réserves qu’en dehors, car elles ne sont pas protégées. Quoi qu’il en soit, les rares dauphins capturés meurent après quelques mois.

 

En 1997, une expédition ne recense que 13 dauphins de Chine : les médias commencent seulement à s’intéresser à l’espèce. On connait alors les causes du déclin, mais il est trop tard. Un an plus tard, 7 baijis sont comptabilisés, puis 4 en 1999. La même année, deux spécimens capturés meurent au bout de quelques mois.

 

Enfin, en 2006, une expédition de 39 jours menée par des experts chinois, japonais, suisses et américains se solde par un échec : aucun spécimen n’a pu être repéré.

Le 11 aout 2007, l’Académie chinoise déclare l’espèce officiellement éteinte, mettant un terme relatif aux recherches et aux programmes de conservation. Cependant, deux jours plus tard, un pêcheur photographie un dauphin de Chineproche de Tongling, dans la province d’Anhui, entretenant le doute. Aujourd’hui, rares sont les experts à afficher un quelconque optimisme : l’opinion générale admet la possibilité que de petites populations fragmentées survivent encore dans le fleuve, mais l’espèce est considérée comme étant trop proche de l’extinction pour être sauvée.

par Benoit Goniak                   Copyright : Michele Wassel

L’orang-outan de Sumatra

Par Cécile Arnoud | 

 

Les orangs-outans forment, avec les gorilles et les chimpanzés, la famille des hominoïdés, les grands singes les plus proches de l’homme : il y a environ 30 millions d’années, nous partagions les mêmes ancêtres que ces primates. C’est d’ailleurs pour cette raison que le mot « orang-outan » signifie en malais (dialecte parlé dans le sud de l’Indonésie) « homme sauvage ».

Il existe deux espèces d’orangs-outans : celle de Bornéo (Pongo pygmaeus) et celle de Sumatra (Pongo abelii). Cette dernière est considérée comme une espèce à part entière depuis 1996 seulement. Auparavant, on le classait comme une sous-population du Pongo pygmaeus. Des analyses ADN ont prouvé qu’il s’agit bien de deux espèces distinctes bien que vivant toutes les deux en Indonésie, sur des îles différentes.

 

L’orang-outan de Sumatra est considéré comme en danger critique d’extinction par l’UICN, celui de Bornéo est dans la catégorie au-dessous : « en danger ». C’est donc sur le premier que nous allons nous focaliser ; lors du dernier recensement en 2004, la population d’orangs-outans de Sumatra s’élevait à 7300 individus.

 

Description physique des orangs-outans

Les orangs-outans sont des singes très facilement identifiables. Grands primates, un mâle mesure environ 1,50 mètre, la femelle moitié moins. Leurs longs bras peuvent attendre jusqu’à 2,4 mètres d’envergure et semblent toucher le sol. Les jambes sont arquées et les talons ne possèdent pas d’os, ce qui oblige ces primates à marcher à quatre pattes. L’espèce de Sumatra a un pelage long et de couleur rousse alors que celui de Bornéo est plutôt brun foncé. Ces singes sont lourds, une quarantaine de kilos pour les femelles et 90 à 100 kg pour les mâles, et corpulents, l’une de leur caractéristique étant leur ventre bien rond et proéminant.
Le mâle dominant se distingue grâce au disque facial qu’il arbore sous l’effet d’une poussée de testostérone quand il prend le contrôle d’un territoire.

 

Comportement des orangs-outans

Pongo abelii, l’orang-outan de Sumatra, est plus sociable que son cousin de Bornéo. Si ces grands singes sont plutôt solitaires, les primatologues parlent dans le cas de l’espèce de Sumatra d’une « sociabilité éclatée » : il existe une communauté mais les membres sont éloignés les uns des autres. Ce sont des singes paisibles et dotés d’une grande intelligence. A cause de son poids plutôt conséquent, l’orang-outan passerait en moyenne 46 % de sa journée à se nourrir, 39 % à dormir et 11 % seulement à se déplacer, d’arbres en arbres, ces singes ayant pour particularité de ne presque jamais descendre au sol. Pour dormir, chaque individu construit un nid fait de lianes, de branches et de feuilles dans un arbre. Il en change chaque soir.

Localisation de Pongo abelii

Contrairement aux autres grands singes, les orangs-outans vivent en Asie et non en Afrique. Ils se situent plus particulièrement en Indonésie, sur les îles de Sumatra et, dans le cas la seconde espèce, de Bornéo. Ces singes occupent les forêts primaires et secondaires, boueuses ou proches de plaines inondées. On les trouve en général à une altitude comprise entre 500 et 1500 mètres. Les orangs-outans de Sumatra n’habitent plus aujourd’hui que dans le nord de l’île, précisément dans les provinces d’Aceh et de Sumatera Utara ; malheureusement, la plupart d’entre eux vivent au-dehors des parcs nationaux et des aires protégées.
 

Toutefois, le parc national Bukit Tigapuluh, situé au centre de l’île, a vu apparaître une nouvelle population grâce à la réintroduction d’individus confisqués qui se sont reproduits.

Menaces sur ce grand singe

Pongo abelii pourrait disparaître à l’état sauvage d’ici 2020 ou 2030 si rien n’est fait. Voici les principales causes de sa disparition :

 

La destruction et la fragmentation de la forêt

La grogne monte de plus en plus en Europe autour des cultures d’huile de palme, huile végétale utilisée dans la plupart des produits industriels : pour beaucoup de spécialistes, la production actuelle est une catastrophe écologique. En effet, depuis une décennie, on assiste à la plantation massive de palmiers à huile en lieu et place des forêts indonésiennes. Pour y parvenir, un moyen plus efficace qu’abattre les arbres un à un est utilisé : de gigantesques incendies, dont certains durent plusieurs mois, sont volontairement déclenchés afin de rendre la terre disponible plus rapidement et du même coup plus fertile.

 

Exemple de plantations de palmiers à huile. Destruction de la forêt par le feu puis plantation des palmiers.

Autre cause de déforestation, les exploitations forestières illégales et l’augmentation de la demande de bois, notamment après le tsunami dévastateur de décembre 2004. L’utilisation du bois est encore vitale pour beaucoup sur la planète, que ce soit pour produire de l’énergie, de la lumière, de la chaleur ou encore pour construire. Comme à Madagascar, les forêts d’Indonésie sont victimes du trafic illégal de bois.

La destruction des forêts d’abord et les incendies ensuite sont deux causes importantes de mortalité chez les orangs-outans.

 

La chasse

Autre menace importante, la chasse des orangs-outans de Sumatra alimente le marché de la viande sauvage et celui des animaux de compagnie. Ces grands primates sont plus lents que leurs congénères de par leur poids important et plus faciles à viser à cause de leur taille imposante, ce qui en fait des proies idéales. Si leur viande est traditionnellement consommée, la chasse vise surtout les femelles pour capturer les jeunes animaux,… ce qui nous amène à la 3ème menace essentielle.

 

La capture comme animal de compagnie

Bien que ce soit formellement interdit, les jeunes orangs-outans sont enlevés à leurs mères pour être vendus comme animaux domestiques. Ce trafic fait rage à Taiwan et en Indonésie, où posséder un orang-outan est un signe de réussite sociale. Malheureusement, les animaux sont souvent détenus dans de mauvaises conditions et meurent le plus souvent dans les premières années. Cette année, l’histoire de Gito a notamment ému le monde et alarmé les autorités. Un animal sauvé pour combien de sacrifiés ?
 

On estime qu’au moins 1000 bébés orangs-outans sont prélevés chaque année dans la nature pour alimenter ce trafic. De plus, pour un animal qui arrive vivant à destination, 5 à 10 meurent pendant le trajet.

 

Efforts de sauvegarde

Les orangs-outans de Sumatra ont connu un déclin très important entre 1930 et 1970. En conséquence, la CITESa classé en 1977 les deux espèces en annexe 1, la plus protectrice pour les animaux, interdisant ainsi sa commercialisation.

 

Dans les efforts de sauvegarde de Pongo abelii, il est important de noter la création du parc national de Gunung Leuser dans le nord de l’île de Sumatra. D’une superficie de 900 000 hectares, il abrite 25 % de la population d’orangs-outans de Sumatra. A l’intérieur de cette réserve, à Bukit Lawang, un centre de réhabilitation dédié aux primates a été inauguré en 1973 afin de réintroduire dans leur milieu naturel des animaux ayant vécu en captivité.

 

Il est aussi important de noter que les orangs-outans font l’objet de plusieurs programmes de protection, notamment le GRASP (« Partenariat pour la Survie des Grands Singes »), mis en place par l’UNESCO en 2001.

 

Il faut également parler du travail primordial de nombreuses associations : Orangutan Foundation International (OFI),International Animal Rescue, et Sumatran Orangutan Society, pour n’en citer que quelques-unes, sont à l’origine de plusieurs centres de soins et de réintroduction pour orangs-outans. Mère de substitution, soins médicaux mais également dialogue avec la population locale, pédagogie et communication… Ces bénévoles agissent tous les jours pour permettre aux animaux de retrouver leur forêt.

 

Reproduction des orangs-outans de Sumatra

 

La reproduction des orangs-outans est sans doute également l’une des causes de leur déclin. Le faible taux de natalité s’explique par le cumul de plusieurs facteurs. Les femelles de Sumatra atteignent leur maturité sexuelle entre 12 et 15 ans et donne naissance à un unique petit tous les 8 à 9 ans, alors que Pongo pygmaeus, l’orang-outan de Bornéo, n’attend « que » 6 à 7 ans entre chaque naissance. La gestation dure environ 8 mois et demi.

 

 

La tortue rayonnée ou radiée de Madagascar

Par Cécile Arnoud | 

 

Présentation de Astrochelys radiata

La tortue radiée est le symbole du sud de l’île de Madagascar. Autrefois très répandue, sa population a chuté de moitié. Elle reste cependant conséquente comparée à d’autres espèces en danger critique d’extinction dont nous parlons sur ce site. En effet, les scientifiques estiment que la population totale, autrefois de 12 millions de tortues, serait passée aujourd’hui à 6 millions d’individus ; un chiffre certes important, mais qui n’empêche pas cette tortue d’être classée en danger critique d’extinction par l’UICN à cause de son impressionnant déclin.

Astrochelys radiata (que vous trouverez aussi sous le nom latin Geochelone radiata) est appelée en français tortue radiée ou tortue rayonnée. Elle doit son nom à sa carapace de couleur noire sur laquelle chaque écaille jaune semble donnée naissance à plusieurs rayons similaires à des étoiles, c’est pourquoi on l’appelle aussi tortue étoilée. Le mâle mesure jusqu’à 40 cm pour un poids maximum de 20 kg quand sa femelle, plus petite, se contente de 30 cm pour 13 kg. Les tortues sont souvent célèbres pour leur longévité et ce n’est pas la tortue radiée qui prouvera le contraire : elle vit en général jusqu’à 60 ans mais, en captivité, il arrive bien souvent que ces reptiles soient centenaires.

 

Ces tortues de terre sont principalement herbivores. Leur régime alimentaire est constitué d’herbes et de certaines variétés de cactus. Elles boivent peu et trouvent leur eau sur les feuilles ou les rochers après le passage de la pluie.

 

Localisation de la tortue rayonnée

La tortue radiée est originaire des forêts épineuses 

et sèches du sud et sud-ouest de Madagascar.

Son aire de répartition semble être de 10 000 km2,

 ce qui est considérable.
 

Bien qu’elle vive dans un milieu semi-désertique, elle reste sensible aux fortes chaleurs et creuse un terrier lors de la saison sèche afin de trouver de l’ombre et de l’humidité. Par conséquent, on ne peut l’observer que tôt le matin et en soirée.

La tortue rayonnée apprécie tout particulièrement les dunes de sables dans lequel elle peut facilement s’enterrer. C’est pourquoi on la trouve sur une distance comprise entre 50 et 100 km le long des côtes.

Très présente sur l’île de la Réunion comme animal domestique, elle a été introduite dans la faune sauvage locale par des particuliers qui ont relâché leurs tortues.

 

Menaces

Les prédateurs naturels des tortues rayonnées sauvages sont les rats, les serpents, les rapaces mais aussi les sangliers d’Afrique qui mangent les jeunes individus et les œufs. Cependant, comme souvent, l’homme est la principale cause du déclin de l’espèce. Les deux menaces les plus importantes sont la collecte des tortues et la perte de leur habitat.

 

Les collectes illicites de tortues sauvages

Les tortues radiées sont prélevées par l’homme dans deux buts : leur viande et leur vente sur le marché des animaux domestiques. On estime à 240 000 le nombre de tortues capturées chaque année, et il n’y a pas un coupable mais plusieurs. Les contrebandiers asiatiques recherchent les tortues pour leur foie qui serait l’équivalent du foie gras français. Les Malgaches consomment également de la viande de tortues lors des fêtes de Noël et de Pâques. D’autres exportent les animaux vivants pour les vendre comme animaux de compagnie en Occident, ou bien sur l’île où ils cohabitent avec poulets et canards. En effet, on prête à cette cohabitation singulière des vertus : la présence de tortues empêcherait les volailles d’attraper des maladies.

Une étude réalisée en 2005 a calculé que si le nombre de tortues sauvages prélevé dans la nature reste aussi élevé, l’espèce sera éteinte en 2050.

 

Madagascar est classé à la 5ème place des pays les plus pauvres au monde. Les braconniers ne viennent pas toujours de l’extérieur et, selon une enquête de la WWF, les paysans eux-même capturent des animaux en échange de semences pour l’agriculture. La tortue radiée est considérée comme l’une des plus belles tortues du monde. 

 

La destruction de l’habitat

Rappelons que Astrochelys radiata vit dans les forêts épineuses du sud de Madagascar, un territoire où ladéforestation est très importante. En cause : les terres agricoles, le besoin important en charbon de bois et le pâturage des troupeaux. De 1970 à 2000, il a été estimé que la forêt épineuse est passée d’une surface de 29 782 km2 à 21 322 km2, soit une diminution de 29 %. Mais le pire est encore à venir car la déforestation s’est accélérée depuis les années 2000.

 

Efforts de sauvegarde des tortues radiées

Les tortues radiées sont protégées juridiquement. Elles font parties, notamment avec le gorille, de la catégorie A de la Convention africaine de conservation de la naturesignée en 1968, qui délimite les espèces à protéger : « la chasse, la mort, la capture ou la collecte de spécimens ne seront permis que sur autorisation délivrée dans chaque cas de la plus haute autorité compétente et seulement si nécessaire dans l’intérêt national ou à des fins scientifiques » (Source : extrait de la convention)
Elles sont également citées, depuis 1975, en annexe I de la CITES, statut qui rend illégale leur commercialisation.

 

Bien que l’Etat ait mis en place des aires protégées, les moyens financiers sont trop faibles pour qu’elles soient surveillées et leur rôle est surtout dissuasif.

Une initiative est tout de même à souligner : le village des tortues de Mangily-Ifaty, créé en avril 2005. Celui-ci est composé de plusieurs bâtiments : musée, nurserie, enclos sur 7 hectares de végétation épineuse.
A l’origine de cette opération, on trouve la SOPTOM, une association que les Français connaissent bien : elle a également fondé le village des tortues qui se trouve dans le sud de la France.
La SOPTOM, pour Station d’Observation et de Protection des Tortues et de leurs Milieux, existe depuis 1986 et comprend 800 membres et 12 000 parrains. Son antenne à Madagascar est gérée par l’Association de Sauvegarde de l’Environnement (ASE). Son but est d’accueillir les tortues saisies par les douanes ou aux particuliers et de les réintroduire dans leur espace naturel, de sensibiliser les locaux à la cause des tortues menacées, de former du personnel, de lutter contre le trafic des animaux sauvages, etc.

 

L’anguille d’Europe

Par Geoffrey Bourgain |

 

Présentation de l’anguille d’Europe

« Anguilla anguilla », de son nom scientifique, appartient à la famille des anguillidés, les anguilles d’eau douce, des poissons. La grande particularité de cette espèce est qu’elle est capable de respirer à l’air libre, bien qu’elle vive dans l’eau. Cette qualité, rare, lui permet de se déplacer sur terre. L’anguille d’Europe est aussi la seule représentante des anguillidés en Europe. De plus, parmi tous les poissons migrateurs, elle est la seule à se reproduire en mer et à évoluer en eau douce. Ce poisson a une grande longévité. En effet, dans la nature, l’anguille d’Europe atteint en moyenne 20 ans et, en captivité, 50 ans.
Toutes ces caractéristiques font de l’anguille d’Europe une espèce unique au monde.

 

L’apparence physique de l’anguille d’Europe

Comme chez de nombreuses espèces animales, il existe une grande disparité entre le physique de la femelle et celui du mâle (notamment au niveau des caractéristiques génétiques). Les femelles sont souvent plus grandes et peuvent mesurer jusqu’à 150 cm. Leur poids pouvant aller jusqu’à 6 kg.
 

Les mâles, quant à eux, dépassent rarement plus de 50 cm pour un poids allant jusqu’à 3 kg. Son corps ressemble à celui d’un serpent et est incrusté de petites écailles. A la différence de beaucoup de ses voisins, ses nageoires pectorales sont très peu développées. Mais cela ne l’empêche pas de se déplacer rapidement.

 

Une anguille qui évolue au fil des ans

Au cours de sa vie, l’anguille d’Europe connait 5 étapes de transformation. A chacune de ces étapes, ses couleurs évoluent. Par exemple, au 1er stade, appelé « Leptocéphales » (larvaire), l’anguille est transparente. En revanche, au stade final « anguilles argentées » (adulte), elle aura des reflets argentés et un dos d’un vert sombre.
 

Ces nombreuses évolutions impactent aussi son mode d’alimentation. Son régime alimentaire varie selon que l’anguille est dans l’eau de mer ou l’eau douce. L’espèce peut s’alimenter de petites larves, de crustacés, d’insectes, ou alors de petits poissons, parfois même de rongeurs.

 

L’anguille d’Europe vit dans les eaux douces du continent mais migre dans la mer des Sargasses pour se reproduire.

 

Localisation

L’anguille d’Europe est très particulière. Ce poisson a pour particularité de se reproduire en mer puis d’évoluer tout au long de sa vie dans les eaux doucesd’Europe. C’est l’inverse de la plupart des autres poissons migrateurs.
 

Son aire de répartition est très vaste : on retrouve notre espèce dans presque tous les cours d’eau douce d’Europe.

Cependant, pour se reproduire, l’anguille d’Europe se dirige à plusieurs milliers de kilomètres de là, dans la mer des Sargasses. Cette mer se situe au centre-ouest de l’océan Atlantique.

 

Menaces

Bien des menaces pèsent sur notre anguille :

 

Pêche et braconnage

Depuis les années 80, l’espèce a connu une chute importante de sa population. D’après les recherches, la cause principale serait la surpêche et le braconnage. Au stade de « civelles », c’est-à-dire d’alevins, le poisson est un « met d’exception » très prisé par la haute gastronomie. Mais ce n’est pas la seule raison du déclin de l’anguille d’Europe.

 

Les difficultés de migration

Autrefois peu développés, les barrages n’étaient pas un frein pour l’anguille. Avec le temps et l’évolution des structures, le poisson se heurte à de plus en plus d’obstacles qui freinent sa migration. C’est un constat catastrophique car la migration des anguilles est essentielle à sa reproduction.

 

La pollution

La pollution des cours d’eau douce en Europe est un grave problème, notamment à cause de la présence deplomb qui contient de l’arsenic et de l’antimoine. Bien qu’interdit en France depuis le début des années 2000, il faudra attendre de longues années avant de voir disparaître toute cette pollution.

Les scientifiques ont démontré que ce poisson est très sensible à la lumière ; son activité est par conséquent plutôt nocturne. Mais cette sensibilité est aussi un danger, notamment lors de la dévalaison, c’est-à-dire le fait de descendre un cours d’eau. Durant cette période, l’anguille est gênée par la pollution lumineuse présente près des berges, des écluses ou des ponts. C’est un problème auquel il faudra assez rapidement trouver une solution.

 

Un ver tueur

Un autre souci est apparu depuis les années 80. En effet, des aquaculteurs allemands auraient importés des « anguilles japonaises ». Quelques années ont suffit pour qu’un ver parasite se développe et nuise à notre anguille d’Europe. Il s’appelle « anguillicola crassus ». Ce ver marin, originaire d’Asie, colonise la cavité abdominale de l’anguille et vient se fixer dans la vessie natatoire du poisson : il serait l’une des principales causes du déclin de l’espèce.

 

Efforts de conservation de Anguilla anguilla

La situation du poisson est grave. L’anguille d’Europe est une espèce classée « en danger critique d’extinction » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Depuis les années 1980, l’animal connait un fort déclin. Selon les recherches, la mortalité de l’anguille serait supérieure à son taux de natalité. Si l’on continue à ne rien faire, l’espèce va s’éteindre.

 

Un règlement européen adopté

Mais les différents gouvernements européens ont enfin pris des décisions importantes.
L’espèce suscite heureusement beaucoup d’intérêt. En septembre 2007, un règlement a été validé par le conseil des ministres de l’Union européenne. Le poisson bénéficie désormais d’un suivi régulier dans tous les pays de l’UE.

Le règlement européen incite notamment tous les pays de l’Union européenne à :

  • Réduire drastiquement la pêche de l’anguille d’Europe (respect d’un quota) ;

  • Accentuer les opérations de réintroduction du poisson ;

  • Réhabiliter les habitats, notamment les cours d’eau ;

  • Eradiquer le ver « anguillicola crassus » qui nuit gravement à l’espèce ;

  • Faire en sorte que les grandes structures ne gênent pas l’anguille lors de la dévalaison (arrêt temporaire des turbines des centrales hydroélectriques par exemple) ;

  • Mettre en place des mesures qui permettraient de mieux contrôler l’espèce, de la tracer et d’établir des prévisions et des situations régulières de l’état de l’animal ;

Classée « en danger critique d’extinction » par l’UICN depuis 2008, l’anguille d’Europe est inscrite la même année à l’annexe II de la CITES, dans le but de renforcer l’encadrement de l’anguille et de mettre un terme à son commerce illégal.

Le rôle des associations de protection

Enfin, de nombreuses associations présentes dans les pays de l’Union Européenne se battent quotidiennement pour préserver l’avenir de l’anguille d’Europe. Nous pouvons notamment citer l’Association pour le Repeuplement de l’Anguille en France (ARA France).

Source
(textes et photos):
Especes-menacees.fr

 

L’âne sauvage d’Afrique

Par Cécile Arnoud | 

 

 

Présentation de l’âne sauvage d’Afrique, Equus africanus

L’âne sauvage d’Afrique, Equus africanus de son nom latin, serait l’ancêtre de notre âne domestique. On doit aux Egyptiens la domestication de ce bel équidé au physique facilement identifiable.
L’âne sauvage mesure entre 1,25 et 1,35 m pour un poids variant de 230 à 275 kg. Il est fin et musclé car c’est un nomade qui doit parcourir de longues distances pour trouver assez d’herbes à brouter. De couleur grise sur tout le corps, son ventre, ses membres et son museau sont blancs. Les membres sont zébrés de noirs sur la partie inférieure. Autre élément caractéristique, sa tête semble légèrement plus importante que le corps et ses oreilles sont grandes. Enfin, il possède ce qu’on appelle une marque primitive, la fameuse raie de mulet, une grande ligne noire qui lui dessine toute la colonne vertébrale.

 

On lui attribue deux sous-espèces :

  • L’âne de Nubie, qui vit comme son nom l’indique dans le désert de Nubie, au nord-est du Soudan.

  • L’âne de Somalie, souvent confondu avec l’âne sauvage d’Afrique lui même, qui vit dans la corne de l’Afrique, c‘est à dire l’Erythrée, la Somalie et l’Ethiopie.

L’âne de Somalie est le plus connu des deux car c’est une espèce reproduite en captivité dans les parcs animaliers. En France par exemple, ils sont visibles au zoo de Sigean et au zoo de Thoiry. L’âne sauvage d’Afrique est reconnu en danger critique d’extinction depuis 1996.
 

Localisation de l’espèce menacée

 

Equus africanus est natif de deux pays voisins : l’Erythréeet l’Ethiopie. Sa zone de répartition actuelle est assez importante puisqu’elle ne fait pas moins de 23 000 km2, principalement composée de déserts rocailleux où les températures peuvent atteindre 50°.

En Ethiopie, la population d’âne a chuté de 94 % depuis 1970. En 77, le parc national Yagudi-Rassa avait la plus forte densité d’ânes sauvages d’Ethiopie : 30 pour 100 km2. En 2007, il ne restait plus un seul individu dans ce parc pourtant créé pour eux. Aujourd’hui, l’Ethiopie compte dans les 200 ânes sauvages. L’aire de répartition des équidés a diminué de 50 % ces 12 dernières années.

 

En Erythrée en revanche, la population semble augmenter légèrement. Elle est estimée à 400 individus. La plus forte densité d’animaux se situe dans la zone près de la mer Rouge avec une concentration de 47 ânes par 100 km2.

Des études ont prouvé aujourd’hui qu’il y a eu un métissage génétique entre les individus des deux sous-populations.

 

Menaces qui pèsent sur l’équidé

Les principales menaces qui expliquent la disparition d’Equus africanus sont :

  • la chasse : à des fins alimentaires d’abord car l’âne, tout comme son cousin le cheval, sont souvent tués pour leur viande mais également pour la médecine traditionnelle (par exemple, les os sont utilisés en soupe pour guérir la tuberculose !)

  • la concurrence avec le bétail : les ânes sauvages sont herbivores et vivent dans les régions désertiques. Il est donc inutile de dire que l’eau et l’herbe sont l’objet de toutes les convoitises. Or, l’élevage du bétail, et notamment la pâture, limite dangereusement l’accès des ânes à ces deux éléments indispensables pour leur survie. Les jeunes et les femelles gestantes sont les premières victimes de cette concurrence. De plus, la cohabitation avec le bétail entraine aussi la transmission de maladie inexistante dans le milieu naturel des ânes.

  • L’hybridation génétique avec les ânes domestiques. En effet, pour le moment les scientifiques n’ont pas de preuve qu’il y a eu métissage entre les ânes sauvages et les ânes domestiques mais dans l’histoire cela a souvent été une cause de disparition d’espèces sauvages d’équidés. Les chevaux de Przewalski par exemple, ont failli disparaître à cause de la reproduction avec des chevaux domestiques. Dans les deux cas, leur génome s’hybride et l’espèce s’éteint tout en se reproduisant.

 

Efforts de sauvegarde de l’âne sauvage

Plusieurs actions ont été mises en place pour tenter de sauver les ânes sauvages.
D’abord, en 1969, en Ethiopie, le Parc national de Yangudi-Rassa et la réserve Mille-Serdo ont été créés pour les équidés menacés. Malheureusement, les autorités éthiopiennes chargées de la conservation de la faune sauvage (EWCA) n’avaient ni les fonds, ni le personnel nécessaires à sa gestion. Du coup, les éleveurs se sont appropriés les deux territoires, chassant ainsi les ânes sauvages. Malgré cet échec, l’EWCA et les ministères de l’agriculture des deux pays ont un rôle essentiel dans la sauvegarde de l’âne sauvage notamment en établissant le dialogue avec les éleveurs locaux. Il n’y a que de cette manière que les animaux sauvages pourront cohabiter avec le bétail domestique.

 

 

Les autres efforts de sauvegarde recommandés par l’UICN sont :

  • Encourager les recherches génétiques sur l’âne sauvage et ses sous-espèces

  • Une meilleure gestion des interactions entre les éleveurs, le bétail et la faune sauvage

  • L’établissement de campagne de sensibilisation des communautés locales notamment concernant la médecine traditionnelle

  • Améliorer la formation du personnel en Érythrée et en Éthiopie

Equus africanus est cité dans l’annexe I de la CITES, son commerce est donc totalement interdit.

Enfin, dernier point important, un programme européen d’élevage a été mis en place en 2002. Il est coordonné parOlivier Pagan, du zoo de Bâle, situé en Suisse. Ce programme concerne surtout les ânes de Somalie, dont une population de près de 230 individus vit en captivité à travers les parcs animaliers du monde entier.

 

Le condor de Californie

Par Cécile Arnoud | 

 

Présentation du condor de Californie

Le condor de Californie, Gymnogyps californianus, fait partie de la famille d’oiseaux appelée cathartidae, lesvautours du Nouveau Monde. Il a frôlé l’extinction à la fin des années 80 alors qu’il restait moins de 10 individus à l’état sauvage. La décision a donc été prise de les prélever afin de sauver l’espèce. Le dernier condor sauvage de Californie a été capturé en 1987 et a servi de reproducteur. De ce fait, tous les condors de Californie descendent aujourd’hui de lui.

Le condor est un charognard de grande taille. Mesurant, ailes repliées, de 117 à 134 cm, cet oiseau est le plus grand d’Amérique du Nord. Il se nourrit de carcasses de petits et grands mammifères. Comme les vautours, la peau de la tête et du cou est nue mais, chez le condor de Californie, elle est de couleur rouge/orangée. Les ailes sont noires et présentent de larges taches blanches sur le dessous. Leur espérance de vie va de 45 à 50 ans.

Classée en danger critique en 1994, l’espèce se bat depuis plus de 20 ans pour ne pas disparaître.

 

Localisation de l’espèce menacée

Le condor de Californie vit sur la côte ouest des Etats-Unis, dans les déserts de Californie et d’Arizona. Il niche dans les falaises rocheuses ; il est d’ailleurs possible d’en apercevoir au Grand Canyon. En 2012, la dernière étude réalisée sur l’espèce indiquait une population de 213 condors de Californie vivant en liberté et 173 individus en captivitécontribuant à la reproduction puis à la réintroduction de l’espèce. La population semble en croissance mais le prochain comptage donnera la tendance officielle.
Le condor de Californie a été localisé à trois endroits des Etats-Unis. Il s’agit des lieux choisis pour la réintroduction :

  • Grand Canyon National Park ,en Arizona

  • Glen Canyon National Recreation Area, à cheval sur les Etats de l’Arizona et de l’Utah

  • Pinnacles National Monument, en Californie

 

Menaces qui pèsent sur l’oiseau

Afin de faire le point sur les menaces qui pèsent sur le charognard, il faut différencier deux phases :

  • La première phase de déclin de l’espèce

  • La menace qui pèse sur les individus réintroduits

 

La première période, qui a conduit Gymnogyps californianus à sa quasi extinction, s’est achevée dans les années 80 avec la capture des derniers individus sauvages. Le déclin rapide de la population s’est surtout déroulé lors du 19ème siècle. Dès 1937, l’espèce n’était plus visible hors de Californie alors qu’elle occupait auparavant tout le littoral atlantique. Les menaces qui ont amené à ce triste résultat sont la perte de territoire et d’habitat du condor à cause de l’activité humaine, la chasse et la collecte des œufs.

 

Mais un autre danger, plus insidieux celui-ci, commençait également à prendre de l’ampleur : l’intoxication au plomb. Et c’est cette menace qui met le plus en danger aujourd’hui la survie des condors de Californie. En effet, d’après une récente étude, plus d’un tiers de la faible population sauvage de Gymnogyps californianus est empoisonné. Les condors étant des charognards, ils se nourrissent de carcasses d’animaux tués par d’autres espèces ou bien par les chasseurs. Et c’est dans ce dernier cas que l’oiseau met sa vie en danger. En ingérant la chair de l’animal, il avale également des fragments de plombs provenant des balles tirées par le chasseur. L’empoisonnement par le plomb, ou saturnisme, peut mener à la mort de l’animal lorsque les quantités sont importantes. L’intoxication au plomb est un véritable fléau pour les scientifiques qui tentent de sauver l’espèce. En 2006, neuf des treize oiseaux relâchés au Monument Pinnacles National en Californie ont du être capturés à nouveau et soignés après avoir mangé des écureuils abattus par des chasseurs.

 

Efforts de sauvegarde du Gymnogyps californianus

Le premier effort de sauvegarde du condor de Californie est ce qui lui permet d’exister encore aujourd’hui : lareproduction en captivité.
 

Comme nous l’avons déjà évoqué, dans les années 80, lorsque la population est passée sous la barre des 10 individus, il a été décidé de procéder à l’élevage en captivité. Pour cela, des condors adultes et des œufs ont été capturés. Le premier poussin issu d’un œuf sauvage est né au zoo de San Diego en 1983, cinq ans avant le premier bébé conçu en captivité.

 

Les premières réintroductions ont eu lieu en 1992 alors que la population était remontée à une cinquantaine d’individus. Presque 20 ans plus tard, en janvier 2010, le nombre d’oiseaux libérés ayant donné naissance à un poussin viable était de 44. Ce programme est donc une réussite mais pour atteindre un tel résultat, outre la reproduction en captivité et la réintroduction de spécimens, il a été nécessaire de mettre en place une surveillance et des soins médicaux aux condors relâchés. Le programme est mené par le « Peregrine Fund » (au centre mondial des oiseaux de proie), le zoo de Los Angeles, le zoo de l’Oregon et enfin le parc d’animaux sauvages de San Diego.

 

Le deuxième geste fort en faveur de notre oiseau est la signature le 13 octobre 2007 du « Ridley-Tree Condor Preservation Act » par Arnold Schwarzenegger, alors Gouverneur de Californie. Ce traité interdit l’utilisation de munitions à base de plomb par les chasseurs dans les zones où vivent les condors de Californie. Un acte politique fort en faveur de l’animal mais malheureusement insuffisant. En effet, les condors parcourent des distances parfois très importantes pour s’alimenter et il n’est pas rare de les voir se nourrir dans des Etats voisins, comme l’Arizona et l’Utah, et nicher en Californie. Bien que, depuis quelques années, beaucoup d’Etats souhaitent suivre l’exemple du « Ridley-Tree Condor Preservation Act », la NRA, puissante association pro-arme américaine, se bat contre la généralisation d’une telle mesure et fait campagne en prétendant que le plomb ingéré par les condors proviendraient de fragment de peinture et non pas de balle.

 

La petite grenouille rouge du Yapacana

Par Geoffrey Bourgain | 

 

Présentation de la grenouille en danger

C’est en 1971 que la petite grenouille rouge du Yapacana a été découverte pour la première fois au sud du Venezuela. « Minyobates steyermarki », de son nom scientifique, a été nommée ainsi en l’honneur du docteur Julian Steyermarkqui a découvert l’espèce.
Malheureusement, notre amphibien est inscrit depuis 2004 dans la catégorie « en danger critique d’extinction » par l’IUCN. En effet, depuis quelques années, les effectifs de l’espèce sont en baisse.

 

C’est une espèce essentiellement terrestre. Elle se trouve dans les zones boisées où la mousse rocheuse est abondante. Elle se nourrit majoritairement de petits invertébrés. De la famille des « dendrobatidae », cette grenouille est la seule espèce du genre « Minyobates ».

La « grenouille au poison démoniaque », comme pourrait se traduire son nom anglais « the demonic poison frog », est petite de taille (environ 16 mm). Les mâles sont généralement plus petits que les femelles. Leur peau est légèrement granulée sur la gorge et les flancs mais lisse ailleurs. La surface dorsale de la grenouille est dotée d’un rouge vif, terne ou brun rougeâtre. Souvent, cette dernière est parsemée de petites taches noires.
La couleur de sa peau est brillante, ce qui la différencie des autres espèces d’amphibien. De toutes les grenouilles, c’est l’une des plus colorées.

 

Localisation de la petite grenouille rouge

La petite grenouille rouge du Yapacana a été découverte au sud du Venezuela, dans le parc national du Cerro Yapacana, non loin de la rivière Orinoco, dans l’Etat d’Amazonas.
Présente dans les zones humides à des altitudes de 600 à 1300 mètres, son habitat naturel est constitué d’arbres d’environ 8 à 10 mètres de haut et de rochers. Son aire de répartition est très faible et constitue la principale menace de l’espèce.

 

Menaces qui pèsent sur Minyobates steyermarki

L’IUCN considère minyobates steyermarki comme en « danger critique d’extinction » car son habitat est inférieur à 10 km². Ce qui lui laisse peu d’espace pour se reproduire.
Nous n’avons pas de chiffre exact quant à l’effectif total de l’espèce, mais nous savons que la population est en déclin.Mais quelles en sont les causes ?

 

L’une des menaces principales est la collecte de certains spécimens par les collectionneurs et les scientifiques. En effet, la toxicité, la couleur et la rareté de la grenouille rouge du Yapacana rend l’amphibien précieux. Malgré son inscription sur l’Annexe II de la CITES, il est encore d’actualité de voir ce genre de pratique.

 

D’autres menaces peuvent être citées, telles que l’exploitation de mines d’or présentes sur le territoire de la grenouille et des incendies de forêt qui peuvent s’avérer dévastateur.

Efforts de conservation

 

Le Cerro Yapacana

Malheureusement, il y a peu de mesures de sauvegarde pour Minyobates steyermarki. Cependant, le Cerro Yapacana, qui a donné son nom au parc national et à notre grenouille, est un monument naturel très surveillé au Venezuela.

 

Comme indiqué plus haut, cet amphibien est protégé par l’Annexe II de la CITES, ce qui signifie que sa commercialisation est règlementée. Son inscription sur la liste rouge de l’IUCN, lui permet aussi de jouir d’une surveillance particulière même si les dernières publications et études à son sujet remontent à 2004.

par Geoffrey Bourgain

 

 

Léopard de l’Amour

Par Geoffrey Bourgain | 

 

Présentation du Léopard de l’Amour

Le léopard de l’Amour, ou panthère de Chine, est un mammifère de la famille des « felidae ». Ce carnivore est malheureusement l’un des félins les plus menacés au monde. Depuis 1996, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) classe cette espèce en danger critique d’extinction. « Panthera pardus orientalis », de son nom scientifique, est un puissant prédateur. Il peut faire des bons de plus de 6 mètres de long et 3 mètres de haut !
 

Les mâles sont plus imposants que les femelles. Ils peuvent mesurer jusqu’à 1,60 mètre et leur queue jusqu’à 0,90 mètre et pèsent entre 30 et 60 kg selon que ce soit un mâle ou une femelle.
 

Cet animal est d’une beauté fascinante. Son pelage orangé est parsemé de petites taches brunâtres. Le dessous de son corps quant à lui est blanchâtre. Il est muni d’une épaisse fourrure qui lui permet de supporter les grandes variations de températures.

Ce prédateur se nourrit essentiellement de sangliers sauvages, de lièvres, de cervidés, de rongeurs. Il peut parfois chasser les poissons qui sont présents dans les eaux peu profondes.

En captivité, le léopard de l’Amour a une espérance de vie de 20 ans (seulement entre 10-15 ans à l’état sauvage).

 

Localisation du félin

Le léopard de l’Amour vit à la frontière de la Chine, de la Russie et de la Corée du Nord où il est totalement éteint.

 

En 20 ans, le territoire du léopard de l’Amour a été divisé par deux. Selon les chercheurs, il resterait entre 45 et 60 individus à l’état sauvage. Le reste de la population, d’environ 200 félins, se trouve actuellement réparti dans les zoos du monde entier.

A l’état sauvage, vous pourrez uniquement le rencontrer dans les forêts tempérées de l’Extrême-Orient russe(province de Primorsky Krai) et chinois, dans lesprovinces de Jilin et Heilongjiang (où il resterait seulement une dizaine de ces carnivores). Son habitat actuel couvre environ 5 000 km². Il semblerait qu’avec les années, les animaux aillent de plus en plus vers le nord.

 

Les menaces qui pèsent sur Panthera pardus orientalis

 

Plusieurs menaces existent. Elles sont dues à différents

facteurs dont les principaux sont :

  • Une population fragile due au problème de consanguinité ;

  • Un braconnage persistant ;

  • La perte de l’habitat due à la déforestation ;

  • Le rapport de force entre les habitants (fermiers) et les léopards.

 

La consanguinité, liée au faible nombre d’individus, est un problème majeur et inquiète les chercheurs. En effet, à l’état sauvage, elle est monnaie courante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le nombre de nourrissons par femelle adulte a chuté à 1 en 1991 contre 1,9 en 1973.
De nombreux cas ont été observés, tels que des accouplements entre père et fille, ou frères et sœurs. Les conséquences peuvent être catastrophiques, comme des malformations génétiques ou des décès à la naissance.

 

Le braconnage est un fléau qui touche un grand nombre d’espèces animales. Difficile à quantifier, il est cependant bien l’une des menaces principales de notre félin.
Il est notamment convoité pour sa fourrure unique. Dans certaines régions, l’animal aurait des vertus médicinales ; il serait revendu sur le marché asiatique pour la médecine traditionnelle.

 

 

Le développement des villes est aussi l’une des causes principales. Les villages s’agrandissent et laissent de moins en moins de place aux animaux présents dans les forêts. La déforestation qui réduit le territoire du « Panthera pardus orientalis » est dramatique. Elle diminue considérablement le nombre de proies pour ces félins, qui ont ainsi de plus en plus de mal à trouver de la nourriture.
 

Une étude a observé qu’entre 1970 et 1983, le léopard de l’Amour aurait perdu jusqu’à 80% de son territoire. Les feux de forêts, le développement des villes et des terres pour l’agriculture en seraient la cause.

 

Enfin, il existe un réel rapport de force entre le prédateur et l’homme. A cause des feux de forêts, les cerfs sont de moins en moins nombreux. Ces proies se faisant de plus en plus rares, le léopard se rapproche davantage des fermes. Les populations locales, pour protéger leurs bétails et leurs terres, n’hésitent pas à tuer l’animal. Ce cercle vicieux est difficile à arrêter mais tout n’est pas perdu. Le territoire reste encore conséquent, et la lutte pour la préservation de l’espèce est réellement présente.

 

Efforts de conservation de la panthère de l’Amour

Longtemps considéré comme proche de l’extinction, le léopard de l’amour a vu sa population pratiquement doubler ces 5 dernières années. De 27 à 34 en 2007, l’espèce compterait donc maintenant presque une soixantaine d’individus. Un miracle ? Pas tout à fait. Il s’agit plutôt du fruit des nombreux efforts fournis notamment par la branche russe du WWF (Fonds mondial pour la nature).
 

« Le léopard de l’Amour, le félin le plus rare sur la Terre, quitte le bord du gouffre », a estimé le Dr Yury Darman, directeur de la branche Amour-Russie du WWF. « Nous avons initié ce programme de sauvegarde en 2001 et, aujourd’hui, nous pouvons être fiers de ces quelque 50 léopards vivant dans la nature. La création de grandes aires protégées et unifiées a été cruciale. Celles-ci couvrent désormais 360.000 hectares de l’habitat du léopard en Russie. » (extrait d’un communiqué du 15 mars 2013).
 

En effet, en 2012 a été fondé le parc national « Terre du léopard » ou « Zemlya Leopardov » dans la province russe du Primorsky Krai, à la frontière de la Chine et de la Corée du Nord. Ce vaste territoire, où cohabitent les léopards de l’Amour et les tigres de Sibérie, a été créé dans l’unique but de sauvegarder les populations de ces deux félins. Une réussite à en juger par les derniers recensements. Mais cela pourrait ne pas suffire car même très vaste, le parc est limité et met en concurrence les tigres et les léopards pour les même proies.

Vidéo rare d’une jeune léopard « Berry » prise par des caméras installée sur la « Terre du léopard »

 

Ailleurs dans le monde, la situation critique du félin a fait réagir beaucoup de médias et de nombreuses associations se sont intéressées à la sauvegarde de l’espèce. On peut citer l’ALTA (Amur Leopard & Tiger Alliance), une organisation qui s’implique totalement dans la conservation du léopard de l’Amour et du tigre de Sibérie. Ces principales actions sont les suivantes :

  • Suivi des populations, de l’évolution de l’effectif à l’état sauvage

  • De la communication et de l’information aux populations locales

  • De la lutte contre le braconnage, les feux de forêts, la déforestation

  • La prise en charge des soins

 

Au niveau législatif, le léopard de l’Amour est inscrit sur l’Annexe I de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora) ce qui en interdit le commerce international sauf lorsque l’importation n’est pas faite à des fins commerciales mais scientifiques.

 

De plus, les zoos du monde entier abritent un peu plus de 200 individus. Ces derniers participent notamment à des programmes d’élevage, de conservation et de reproduction.
Ils sont aussi un support de communication important puisqu’ils informent un large public sur la situation du félin.

 

 

Gecko rayé du mont Taom

Par Emerson Bronsart | 

 

Présentation

Le gecko rayé du mont Taom, de son nom scientifique « Dierogekko thomaswhitei », appartient à la classe des reptiles. Il s’agit d’un lézard dans le sens commun du terme (incluant les geckos, les caméléons et les iguanes).

Son corps est aussi long que sa queue, environ 45 centimètres. De couleur brune, les geckos rayés présentent parfois des bandes étroites, variant du brun au beige, sur la longueur.

Comme beaucoup de geckos présents en Nouvelle-Calédonie, le gecko rayé est considéré comme en danger critique d’extinction (d’après les critères de l’IUCN).

 

Localisation :

L’espèce est endémique de la Nouvelle-Calédonie où on ne peut l’apercevoir que sur le mont Taom, qui se trouve dans la partie Nord de l’île (province Nord).

On retrouve le gecko dans le maquis du la montagne entre 300 mètres et 1 000 mètres d’altitude. La superficie de son territoire connu est de 4 km².

Il s’agit d’un animal nocturne. Il se cache la journée sous les pierres pour sortir le soir et escalader la végétation du maquis.

 

Menaces :

Le caractère endémique du gecko rayé du mont Taom est ce qui le rend si vulnérable car tous les problèmes propres à la montagne affectent directement l’ensemble de la population de l’espèce. Même sans recensement de la population, on présume la baisse de celle-ci.
Parmi les menaces existantes :

  • L’extension des activités minières du mont Taom qui dégradent l’habitat directement et indirectement (routes et grande présence humaine)

  • Les feux, qu’ils soient accidentels ou pour des raisons agricoles

  • L’introduction de nouveaux prédateurs (chiens, cochons) en plus de ceux déjà présents (chats sauvages essentiellement)

 

 

Efforts de conservation :

Le lézard est protégé en Nouvelle-Calédonie par le code de l’environnement des deux provinces de la principale île, Grande Terre.

Bien que son statut d’espèce en danger soit reconnu il n’y a pas de réelles actions de conservation mises en place pour assurer sa sauvegarde.

par Emerson Bronsart

Baleine franche de l’Atlantique nord ou baleine noire

Par Cécile Arnoud | 

 

 

Présentation :

On trouve des baleines franches dans les deux hémisphères de notre planète. Celles de l’hémisphère nord se divisent elles-mêmes en deux catégories : celles de l’Atlantique et celles du Pacifique. Nous allons étudier ici la première catégorie, Eubalaena glacialis, c’est-à-dire la baleine de Biscaye de l’Atlantique nord, appelée aussi baleine noire.

 

La baleine franche est de couleur noir uniforme, sauf au niveau des callosités particulièrement visibles autour des lèvres et des yeux. En effet, celles-ci abritent des crustacés, surnommés les « poux de la baleine », qui virent du rose au blanc et tranchent avec le reste du corps. Ces callosités sont différentes sur chaque animal et permettent de les différencier. Enfin, ses nageoires sont courtes et larges et elle ne possède pas de nageoire dorsale.

 

En termes de morphologie, Eubalaena glacialis est très large, ce qui lui donne une impression de rondeur plus que de longueur, mais ne l’empêche pas de mesurer adulte jusqu’à 16 mètres de long. Les femelles sont plus grandes que les mâles. La tête est particulièrement imposante et représente près d’un tiers de son corps avec notamment des plaques de 300 fanons de chaque côté d’une longueur maximale de 5 mètres.

 

Si la Baleine franche est actuellement classée par l’UICN comme « en danger », il semblerait que les experts s’accordent sur le fait que la sous-population de l’Atlantique Nord serait elle extrêmement faible, en danger critique d’extinction, contrairement à la baleine franche australe.

 

Localisation :

 

Comme expliqué plus haut, la baleine franche est une espèce commune sur le globe. Malheureusement, la population de l’Atlantique Nord est une des plus menacées, il n’en resterait que 295, selon la dernière estimation, dont 70 femelles encore sexuellement actives. Les scientifiques craignent malheureusement que la population de l’est soit déjà éteinte, c’est pourquoi nous n’en voyons que très rarement le long des côtes françaises.

 

Eubalaena glacialis occupe, comme son nom, l’indique tout le nord de l’Atlantique, du Nord-Ouest de l’Islande au golf du Mexique avec des concentrations d’individus plus importantes entre la Nouvelle-Écosse, au Canada, et la Floride. C’est d’ailleurs au large des côtes de cette dernière que les baleines noires ont pris l’habitude de mettre bas, le long de la côte est de l’Amérique du Nord.

 

Menaces :

Bien que ce ne soit plus le cas aujourd’hui, la chasse a longtemps été une grande menace pour l’espèce. Les dégâts liés à cette activité ont été dévastateurs et il est important de revenir sur les faits. Dès le Xème siècle, la baleine noire a commencé à être chassée, mais c’est surtout autour du XIXème siècle qu’elle a été la plus intensive avec une perte estimée à 100 000 individus au cours de cette période. Le point faible de cette espèce est qu’elle est lente, souvent à la surface parce que c’est là où elle se nourrit et, quand elle est tuée, son corps flotte. De fait, c’est la prise idéale.

 

Si la baleine noire de l’Atlantique nord n’est plus chassée de nos jours, la menace la plus importante pour l’espèce provient toujours des chasseurs, ou plus précisément des collisions avec leurs navires et des enchevêtrements dans les engins de pêche. Des études ont chiffré les dégâts : entre 2004 et 2006 par exemple, sur onze décès répertoriés, huit sont dus aux collisions avec les bateaux de pêche, de transport ou de tourisme et un à cause des filets. Le scientifique Phil Clapham a estimé en 2005 qu’au moins 72 % de la population possède des cicatrices dues aux engins de pêche.

 

 

Efforts de conservation :

Du fait de sa taille, la baleine franche de l’Atlantique nord est hors de portée de la plupart des prédateurs, exception faite des baleineaux qui peuvent être la proie des orques et des requins. C’est bien l’homme qui est la principale menace.

 

Proche de l’extinction à la fin du XIXème siècle, la première Convention internationale pour la réglementation de la chasse a totalement interdit la chasse à la baleine noire. En 1972, la protection de l’espèce est renforcée avec le Marine Mammal Protection Act, qui interdit la prise de mammifères marins, la prise signifiant la chasse comme la capture vivante. La Commission Baleinière Internationale (CBI), organisme mondial chargé de réglementer la chasse et la protection des baleines, a établi un plan de protection mis en place par la Garde côtière américaine, l’US Navy, les contrôleurs de la circulation des navires dans les grandes voies maritimes, etc.

 

Les Etats-Unis et le Canada sont particulièrement investis dans la protection d’Eubalaena glacialis. Ces deux pays sont à l’origine du plan de relance de l’espèce qui comprend aussi la réglementation des engins de pêche et la restriction de leur utilisation sur certaines zones ou durant certaines périodes, notamment pendant la période des naissances. Même la distance minimale entre les baleines et les bateaux d’observation ont été définies.

 

Il faut aussi noter les efforts consentis par l’Organisation maritime internationale (OMI), qui a accepté de déplacer les routes maritimes notamment dans la baie de Fundy au Canada et de réglementer les vitesses maximales des bateaux naviguant dans le long de la côte Est des Etats-Unis.


Tant qu’un nouveau recensement des baleines franches de l’Atlantique nord n’aura pas eu lieu, il sera impossible de déterminer si ces actions ont permis à la population d’augmenter. Toutefois, il semblerait qu’au minimum celle-ci stagne.

Lémur aux yeux turquoise

Par Geoffrey Bourgain | 

 

 

Présentation :

Le lémur aux yeux turquoise, « Eulémur flavifrons » de son nom scientifique, est originaire de Madagascar. Considéré comme « en danger critique d’extinction » par l’UICN, son nom apparaît aussi sur l’Annexe I de la CITES.
 

Ce petit lémurien est classé parmi les 25 primates les plus menacés au monde en raison de son aire de répartition très réduite et presque entièrement déboisée.
 

Depuis quelques années, Madagascar constitue une zone prioritaire en matière de conservation des espèces en voie de disparition. Et pour cause, c’est le deuxième pays, après le Brésil, présentant la plus grande diversité d’espèces animales.
 

Il est intéressant de noter que tous les lémuriens sont endémiques de l’île de Madagascar, c’est-à-dire qu’on ne peut en trouver nulle par ailleurs (sauf réintroduction humaine dans un autre pays et parc animaliers).

 

Comme son nom l’indique, le lémur aux yeux turquoise a les yeux bleus. C’est un cas unique chez les primates. En plus de cette particularité qui fait tout son charme, il est facile de faire la distinction entre le mâle et la femelle. En effet, il existe une différence de coloration selon le sexe de l’individu, on parle d’une espèce « dichromatique ». Le mâle est noir tandis que la femelle est de couleur orangée de plus en plus claire vers le ventre.
 

Doté d’une longue queue, le lémurien de taille moyenne (adulte) pèse entre 2 et 3kg.

Arboricole (se dit d’un animal qui vit dans les arbres) etcathéméral (aussi bien actif le jour que la nuit), ce petit animal vit essentiellement en groupe de 6 à 10 individus.
On estime sa durée de vie à un peu plus de 20 ans lorsque ce dernier est élevé dans un zoo. Aujourd’hui, nous n’avons pas assez d’information pour évaluer sa longévité lorsqu’il vit dans son état naturel.

 

Ce mammifère est omnivore (se dit des animaux qui se nourrissent indifféremment d’aliments d’origine végétale ou animale) et a de ce fait un régime alimentaire très varié. Ainsi le lémur aux yeux turquoise se nourrit de fleurs, de fruits mûrs, d’insectes, de graines, de mille-pattes, et parfois même d’oiseaux.
 

 

Localisation :

Le lémur aux yeux turquoise est endémique des forêts semi-humides et sèches de la presqu’île de Sahamalaza. Celle-ci se situe au nord-ouest de Madagascar et recouvre une zone de plus de 2 700 km². Le primate peut être aperçu dans le parc national de Sahamalaza, qui est situé entre les baies de Narindra et de Mahajamba au sud et les baies d’Ampasindava et Nosy Be au nord.

 

Menaces :

Le lémurien aux yeux turquoise est surveillé de près du fait de sonécosystème fragile qui est en grande partie menacé par le développement des populations locales.
En effet, les populations malgaches ont peu de moyens financiers et matériels. Elles ne connaissent pas d’autres moyens de développement que la culture sur brûlis, affectant une grande partie des forêts (la culture sur brûlis provoque de graves incendies et constitue la menace principale pour le lémur aux yeux turquoise).

 

Pour sauvegarder cet écosystème, il faut continuer à :

  • Avertir les habitants des dégâts causés par leur méthode

  • Apporter d’autres solutions qui leurs permettraient de continuer à se développer dans le respect et dans une optique de préservation de la faune et de la flore

 

Une autre menace est à noter : la chasse. En effet, le petit lémurien est convoité pour sa viande ainsi que pour le commerce illégal en tant qu’animal de compagnie.
 

Malgré les interdictions existantes, les braconniers persistent et continuent à chasser l’animal. Deux problèmes en découlent, le décès du lémurien (dans le « pire » des cas) ou sa capture (dans le « meilleur » des cas), ainsi que la division du groupe dont il faisait partie. Conséquences : les primates deviennent plus menacés et sont par la même occasion plus facile à capturer.

 

Efforts de conservation :

Une belle initiative a été mise en place en 2009 avec la création du parc national de Sahamalaza. C’est une réelle aide pour l’espèce. En effet, ce parc constitue la mesure la plus forte en termes de protection du lémur aux yeux turquoise. Même si les zoos qui abritent l’espèce sont de plus en plus nombreux, on estime que ce mode de repopulation n’est pas fiable sur le long terme.

 

La population captive en Europe se situe dans les zoos suivants :
• Apeldoorn, Banham, Bussolengo, Colchester, Edinburgh, Koln, La Palmyre, Linton, Montpellier, Mulhouse, Ostrava, Poznan et Servion.
Celle présente aux Etats-Unis :
• Cleveland, Duke Primate Center, Indianapolis, Los Angeles, Philadelphia, Racine, Saint-Paul, Waco.

 

L’Association Européenne pour l’Etude et la Conservation des Lémuriens (AEECL) a été créée en 1983 par les zoos de Mulhouse, Cologne, Saarbrücken et l’Université de Strasbourg après la redécouverte du primate par l’étudiant Ludo Koenders.
L’objectif de cette association à but non lucratif est de récolter des fonds afin d’agir directement sur le terrain (en majeure partie à Madagascar).

 

Plus d’une vingtaine d’institutions ont rejoint l’AEECL et d’autres associations sont devenues partenaires dans l’unique but d’aider au mieux les missions réalisées sur le terrain.

Beaucoup d’aides ont été mises en place, mais il faut poursuivre les efforts. Il faut continuer de proposer des solutions à la population et agir au plus près du terrain afin de préserver au mieux l’espèce.

 

Reproduction :

 

En général, la mère met bas un seul nouveau-né. La gestation dure environ 4 mois, de mai à août (pour les primates vivant à Madagascar). Ainsi, les petits verront le jour entre fin août et fin octobre.
 

Gavial du Gange

Par Cécile Arnoud | 

 

 

Présentation :

Le gavial est un reptile de l’ordre des crocodiliens qui se différencie de ses cousins crocodiles ou caïmans par sa longue gueule, très étroite et tout en longueur. Le Gavialis gangeticus ou gavial du Gange, en danger critique d’extinction, peut atteindre 6 mètres de long et rivaliser de taille avec les crocodiles du Nil.

 

Appelé Gharial en Asie, ce nom lui vient de l’appendice en forme de bulbe qui pousse au bout du museau des mâles et qui ressemble à un pot nommé « ghara ». Cette protubérance servirait, lors de la parade nuptiale du gavial, à produire un son et des bulles d’air dans l’eau. Le corps du gavial est constitué de plaques osseuses sur le dos et de pattes très courtes qui le pénalisent à terre. Le gavial du Gange est donc plus à l’aise dans l’eau, où il passe justement la plupart de son temps. Il gagne la berge uniquement pour se reproduire ou profiter de la chaleur du soleil. Autre différence avec ses cousins, Gavialis gangeticus est exclusivement piscivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit uniquement de poissons, amphibiens ou crustacés.

 

Localisation :

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le gavial du Gange n’est plus présent dans le fleuve sacré de l’Inde du Nord. L’espèce était auparavant visible dans tous les pays frontaliers : le Bangladesh, le Pakistan et la Birmanie mais, aujourd’hui, elle ne survit plus qu’au Népal et dans l’Inde septentrionale (du Nord).

 

Le crocodilien aime les fleuves d’eau douce, profonds, aux courants rapides. On le trouve principalement dans les rivières Chambal, Girwa, Ken, Son, Ramganga, Mahandi en Inde, et au Népal dans la rivière Rapti-Narayani.

En 2006, Chambal abritait à elle seule presque 43 % de la population totale soit 78 individus (dont 68 femelles).

 

 

Menaces :

Gavialis gangeticus est classé en danger critique d’extinction depuis 2007 dans la liste rouge de l’IUCN. Les dernières études sur l’espèce qui ont conduit à ce classement datent de 2006, mais on estime qu’il resterait aujourd’hui environ 200 individus.


Voici les principales causes de la disparition du crocodilien :

 

– La perte de son habitat naturel
Comme précisé plus haut, le gavial du Gange vit principalement dans le nord de l’Inde, 2e pays le plus peuplé au monde et en fort développement. Les activités humaines, notamment agricoles, ont grandement diminué l’habitat du gavial. Les rivières ont été détournées afin d’irriguer les plantations ou désséchées pour permettre l’urbanisation. N’étant pas capable de se déplacer pour trouver une autre rivière, le gavial du Gange est invariablement condamné.

– La pêche
Exclusivement piscivore, Gavialis gangeticus a souvent été chassé par les locaux car on lui reprochait de faire trop de concurrence aux pêcheurs. A cela s’est ajoutée l’augmentation de la quantité de poissons pêchés par l’Homme. En conséquence, le gavial aurait de plus en plus de mal à s’alimenter. En outre, les pêcheurs utilisent des filets maillants qui piègent bon nombre de gavials.

– Le marché noir
Bien qu’inscrit dans les annexes 1 de la CITES (ce qui le protège de toute commercialisation), le gavial du Gange est traqué pour alimenter le marché noir. Différentes parties de son corps sont ainsi commercialisées :

  • Sa peau : comme son cousin le crocodile, la peau du gavial est très recherchée en maroquinerie pour son grain et son dessin

  • Sa bosse, la « ghara », aurait des propriétés aphrodisiaques

  • Sa graisse et son pénis sont utilisés pour confectionner des médicaments traditionnels au Népal et parfois en Inde

  • Ses œufs constituent un plat traditionnel consommé par les populations tribales, à tel point que dans la zone protégée de la rivière Girwa, les nids ont été pillés quatre ans de suite pendant les saisons de nidification par l’être humain.

 

 

Efforts de conservation :

Depuis 2007, une organisation internationale est dédiée à la sauvegarde du gavial du Gange : la Conservation Alliance Gavial (GCA). Son but est de maintenir une population sauvage de manière durable. Pour cela, elle effectue beaucoup de recherches sur le comportement et le mode de vie de l’animal et, surtout, élève des individus en captivité afin de procéder à leur libération et au repeuplement des rivières. Bien entendu, une autre de ses missions est le dialogue avec les autorités et l’éducation des populations pour que les menaces qui pèsent sur l’espèce diminuent.

 

Sept zones protégées ont été mises en place pour la protection du reptile et surtout la sauvegarde de sonécosystème. L’organisation relâche ses gavials dans ces zones avec plus ou moins de réussite. Voici quelques exemples : au Népal, dans le parc national Chitawan, 300 individus ont été libérés. Pourtant, si en 1977 il y avait 16 nids, on n’en recensait plus que 6 en 2006. La réintroduction a donc été un échec. Dans la rivière Girwa en revanche, 909 gavials ont été relâchés et le nombre de nids est passé de 4 en 1977 à 20 en 2006, une réussite pourtant insuffisante compte tenu des efforts financiers et humains déployés pendant ces 30 années.

 

Les deux principales causes de ce manque de résultats sont :

  • Les difficultés de reproduction

  • L’hostilité constante des populations locales à la réintroduction de l’animal

C’est pourquoi, malgré tous ces efforts, la population de gavial du Gange a diminué de 96 % depuis les années 40. Plutôt que son élevage en captivité, l’espèce nécessite la protection de son habitat naturel et un changement d’image pour survivre.

par Cecile Arnoud

   Le braconnage (complément)   

LE BRACONNAGE (COMPLÉMENT)

Source : http://www.les-felins.com/campagnes/braconnage-trafic/

 

Braconnage en général

Plusieurs animaux sont chassés pour leur peau.

Peaux illégales de serpents : 1,1 millions de bêtes par an;

Peaux illégales de lézards : 1,6 millions de bêtes par an.

Une peau de léopard des neiges peut se vendre 70 000 euros.

Un tigre mort peut se vendre de 100 000 à 150 000 euros.

En tout, 120 millions d’animaux sont capturés à chaque année pour un marché de 15 milliards d’euros. 9 animaux sur 10 ne survivent pas à cette capture.

1,5 millions d’oiseaux sont capturés dans leur milieu naturel.

 

Braconnage chez les félins (tigres-lions)

En décembre 2014, un riche Chinois avait fait mettre à mort 3 tigres et avait servi leur viande à ses invités, il a été condamné à 13 ans de prison ferme.

La vente d’os de tigres qui était utilisés en médecine traditionnelle est maintenant interdite en Asie.

 

97% des tigres ont disparu en moins d’un siècle.

 

Des braconniers thaïlandais chassent les tigres avec des appâts empoisonnés à l’insecticide et ce, même dans les réserves naturelles.

De riches chasseurs sont prêts à payer 50 000 dollars pour participer à une chasse au lion et rapporter leur trophée à la maison.

 

Braconnage chez les éléphants

Chaque année, 25 000 éléphants sont braconnés pour leurs défenses en ivoire qui sont utilisées pour fabriquer des objets décoratifs.

La défense d’ivoire se vend 1500 euros le Kilo.

 

Braconnage chez les primates

Plusieurs primates sont capturés pour les expériences de laboratoire, car ils ressemblent à l’homme : chimpanzés, gorilles, bonobos et orangs-outans.  Plusieurs de ces singes proviennent de fermes au Cambodge où ils vivent dans des conditions misérables.

Les expériences sur les grands singes sont interdites en Europe, mais pas aux États-Unis.

 

Braconnage des rhinocéros

(Source : National Geographic)

Il reste 29 500 rhinocéros dans le monde et 70% vivent Afrique du Sud.

 

500 braconniers ont été abattus dans le parc Kruger entre 2010 et 2015.

 

9000 rhinocéros vivent dans le par Kruger et 2 à 3 sont tués à chaque jour.

Le commerce international de corne de rhinocéros a été interdit en 1977.

 

Par contre, un chasseur ayant un permis peut tuer un rhinocéros blanc et vendre sa corne.

 

La corne de rhinocéros est surtout achetée par des Chinois ou des Vietnamiens qui s’en servent en médecine traditionnelle.

 

Il existe des fermes d’élevage de rhinocéros qui coupent leur corne en toute légalité.  Celle-ci repousse en une vingtaine de mois.

 

Braconnage du gavial du Gange

 

Le gavial du Gange est très recherché par les braconniers, car sa peau est utilisée en maroquinerie (sacs à main, portefeuilles, ceintures, etc.). On utilise même son pénis comme produit aphrodisiaque.

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