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Faune et flore du pays: le loup             Texte 4

Texte descriptif                         Service canadien de la faune

Le loup est un animal territorial: chaque meute occupe un territoire qu'elle défend contre les envahisseurs.  La superficie du territoire est très variable et dépend des types de proies disponibles et de leur abondance.  Lorsqu'une meute pénètre dans un territoire étranger, il s'ensuit des combats qui se soldent souvent par la mort de certains membres du groupe.  Dans la hiérarchie, les loups subordonnés sont souvent rejetés par la meute.  Dans ces cas, les loups solitaires peuvent trouver des partenaires et rechercher des territoires inoccupés où ils peuvent établir de nouvelles meutes.

L'habitude de chasser en bande a entraîné l'établissement d'un système complexe de comportements sociaux.  Le loup est un animal sociable.  Non seulement chasse-t-il en groupe, mais il passe presque toute sa vie avec d'autres loups.  Des études ont montré que la bande, ou meute, se forme autour d'un noyau composé du mâle, de la femelle et des petits.  Les autres membres de la meute sont des rejetons des années précédentes ou, plus rarement, des adultes d'une autre bande.  Après avoir perfectionné leurs techniques pendant au moins un an, les louveteaux, devenus adolescents, savent chasser.  Ils peuvent donc aider à abattre le gros gibier, la proie privilégiée du loup, avec le reste de la bande.

Certaines études sur le loup en captivité montrent que la meute possède une structure sociale très hiérarchisée, dont le noyau est composé d'un mâle et d'une femelle qui dominent les autres membres du groupe familial.  Le loup dominant tient sa queue haute, ses pattes droites et il hérisse sa crinière.  En sa présence, tout animal subordonné se blottit au sol, les oreilles rabattues, ou, s'il est debout, se tient la queue entre les pattes et affiche une attitude craintive.

Les liens de la meute se resserrent en hiver au moment des déplacements et des chasses.  L'été lorsque les louveteaux sont encore petits, les adultes s'absentent rarement pour de longues courses.  Il leur arrivera d'aller chasser en groupe, après s'être rencontrés à la tanière ou au lieu de rendez-vous où les petits sont surveillés.

Caractéristiques uniques

Le loup était autrefois diffamé.  En occident, la peur et la haine des loups se sont longtemps reflétés dans des contes tels que Le Petit Chaperon Rouge et Le garçon qui criait :«Au loup!» Dans ces récits populaires, le loup a la réputation d'être non seulement un maraudeur, mais aussi un tueur de bêtes et d'humains. L'histoire du garçon qui criait :«Au loup!»  est partiellement vraie, puisqu'il arrive que des loups tuent des bestiaux et moutons.  Mais que penser du Petit Chaperon Rouge?   Pas plus au Canada qu'aux États-Unis, il n'a été signalé que des loups avaient tué des humains.  Dès qu'un de ces animaux était aperçu dans une région agricole, la population était autrefois gagnée par la panique.  Cette frayeur s'est atténuée au fil des ans: beaucoup de gens savent désormais que des scientifiques étudiant le comportement des loups ont vécu très près des tanières qui abritent des louveteaux sans être jamais attaqués.  Ils ont même pu emporter les petits hors de la tanière sans être molestés d'aucune façon.  Les parents réagissent alors en s'éloignant momentanément, puis reviennent pour transporter leur progéniture dans un endroit plus discret pouvant servir de tanière ou les conduire au lieu de rendez-vous de la meute.

Dans les régions où il est chassé ou piégé, le loup devient peureux et très méfiant.  Mais, dans les régions éloignées comme l'archipel arctique canadien, il ne manifeste que très peu de crainte et tolère même le voisinage de l'être humain.

Alimentation

Les principales proies des loups sont les gros mammifères comme le cerf, l'orignal, le caribou, le wapiti, le bison et le boeuf musqué.  Les loups peuvent aussi se nourrir d'une variété de petits mammifères et d'oiseaux, mais ceux-ci ne constituent habituellement qu'une partie de leur régime alimentaire.

Le loup doit dépenser beaucoup d'énergie pour trouver sa nourriture.  Diverses études démontrent qu'il chasse en vain neuf fois sur dix le gros gibier.  En hiver, il abat ordinairement un animal âgé ou un jeune mais lorsque le nombre de proies diminue, la prédation touche les animaux de tous âges, et un animal n'est parfois tué qu'au prix des efforts de la meute entière.  L'été, le menu du loup est souvent composé de jeunes proies nées au cours de l'année et donc plus faciles à capturer.

En été, les conditions d'observation sont difficiles, d'où le peu de données disponibles sur les habitudes des loups en cette saison.  Comme les loups voyagent habituellement seuls ou en couples durant la saison chaude, leurs méthodes de chasse peuvent être alors très différentes.  D'après des études approfondies faites par un scientifique, la chasse à l'affût jouerait un rôle important durant l'été.

 

 

Conservation

Depuis longtemps, l'être humain s'adonne à la répression et à l'extermination des loups.  Les gouvernements ont déjà accordé une prime (somme d'argent) pour chaque animal abattu.  Au Canada, la première prime a été payée en Ontario (appelé alors le Haut-Canada), en 1792.  Par la suite, on a adopté ce système dans toutes les provinces et tous les territoires fréquentés par les loups.  En 1973, cette coutume n'avait plus cours au niveau provincial et territorial, sauf dans les Territoires du Nord-Ouest.  Aboli en 1972 en Ontario, l'octroi de primes pour l'abattage de loups a été remplacé par la Loi sur l'indemnisation des dommages causés au bétail par les loups, qui prévoit le paiement d'indemnité aux fermiers dont le bétail a été attaqué par des loups ou des coyotes. Au Québec, depuis 1984, si des primes sont encore offertes à l'occasion par certaines municipalités, le piégeage et la chasse du loup ne sont autorisés que pendant une certaine période de l'année.  La Colombie-Britannique et les provinces des Prairies utilisent désormais des pièges et du poison pour se débarrasser des loups dans les régions où ils sont une menace pour le bétail et le gibier.

 

Le loup sert d'agent régulateur des populations de gros gibiers.  Les endroits dépourvus de loups (l'île d'Anticosti, la Pennsylvannie et le Wisconsin en sont des exemples) abritent une population anormalement élevée de cerfs de virginie qui dévastent les forêts.  Parfois, cette surpopulation entraîne une pénurie de nourriture et peut occasionner de grandes famines chez les cerfs au cours de l'hiver.  Dans les endroits encore peuplés de loups, le gros gibier étant désormais plus facilement accessible aux chasseurs dans les régions sauvages, la concurrence entre les humains et le loup pour les mêmes proies s'est intensifiée par suite de la diminution du nombre de wapitis, d'orignaux, de cerfs et de caribous.

 

Les loups ont déjà été exterminés en de nombreux endroits. 

Toutefois, des excès de cette nature seraient moins à redouter

pour l'avenir, car la gestion des populations de loups est de

plus en plus basée sur des études biologiques plutôt que sur des réactions émotives.  Désormais, le chasseur et le grand public comprennent mieux que la prédation des cerfs et autre gibier ne justifie pas l'extermination des loups.  Il peut arriver que les populations de gibier chutent dangereusement, ce qui tiendrait, du point de vue biologique, à justifier certaines mesures de répression.  Ces programmes de gestion suscitent toutefois de l'opposition de la part des populations urbaines, toujours en expansion.  Ils sont devenus de grands enjeux politiques dans de nombreuses régions de l'Amérique du Nord.  Les mesures de contrôle doivent être conçues de façon à remplir certains critères basés sur des données scientifiques bien établies sur les principes d'une saine gestion des populations fauniques.

 

Le loup contribue à maintenir l'équilibre écologique des milieux sauvages.  Du point de vue humain, il faut reconnaître l'intérêt et la valeur considérables de cet animal remarquablement intelligent.  Il serait donc pleinement justifié de lui permettre de survivre dans les diverses régions sauvages ou mi-sauvages du Canada.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reproduction autorisée, les Éditions CEC inc. 2006

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