La description d'un personnage
Comme son nom l'indique, le passage descriptif est un passage d'un récit où l'auteur décrit un personnage, un lieu, un objet, etc.
Quand on écrit un passage descriptif, on cherche à intriguer et à intéresser le lecteur, ce qui est plutôt difficile.
Il faut donc qu'il se passe un événement et l'auteur en profite alors pour décrire, donner des détails afin que le lecteur puisse imaginer la scène.
Truc: évite de trop utiliser les verbes être et avoir. Varie plutôt tes verbes et essaie, bien sûr, d'intéresser ton lecteur!
Voici un exemple de description qui serait simpliste et peu intéressante:
Michel avait les cheveux bruns et les yeux bleus. Il était grand
et il avait un tatouage sur le bras droit, un serpent enroulé autour
d'une liane. L'homme était assez costaud et il portait des vêtements
noirs.
Erreur #1: les verbes être et avoir reviennent trop souvent.
Erreur #2: Rien ne se passe, la description est statique et ça risque peu
d'intéresser le lecteur.
Résumé du passage:
Un jeune homme rencontre une bohémienne dans les rues de
San Francisco.
Roman: Le jour où j'ai appris à vivre
Auteur: Laurent Gounelle
Une jeune femme se tenait devant lui, serrant doucement sa main entre ses doigts fins et mats. Une bohémienne. Fluette, elle disparaissait presque dans les replis de ses vêtements sombres.
- Je vais lire ton avenir.
Elle le fixait de ses beaux yeux noirs. Regard dense, profond, bienveillant sans être souriant. Autour d'eux, la foule les frôlait en défilant.
Le regard de la jeune femme descendit alors sur la main de Jonathan. Ses doigts chauds et doux écartèrent lentement les siens, d'une douce pression qui ressemblait à une caresse. Il se sentit troublé par la sensualité de son toucher. Elle se pencha légèrement sur sa paume. Il se laissa faire, immobile, savourant presque ce contact obligé, et aussi, bien sûr, curieux de savoir ce qu'elle allait lui prédire.
Le visage impassible de la bohémienne avait des traits réguliers, de longs cils noirs à peine recourbés, et ses cheveux noirs épais joliment tirés en arrière.
Subitement, ses sourcils se froncèrent, et des plis se formèrent sur son front. Elle redressa lentement la tête, la mine défaite. Jonathan capta son regard, totalement changé, et cela lui glaça le sang. Elle-même avait l'air décontenancée, très perturbée.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle secoua la tête et relâcha sa main, muette.
-Qu'est-ce que tu as vu?
Le visage fermé, elle recula en baissant les yeux. Jonathan se sentait très mal.
- Quoi? Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-moi !
Elle regardait fixement devant elle, sa bouche tremblant imperceptiblement.
- Tu... tu vas...
- Oui? Dis-moi! J'ai le droit de savoir!
- Tu vas mourir.
Puis elle se retourna et disparut dans la foule.
Résumé du passage:
Un homme blanc quitte sa ville où il vivait dans la misère pour aller habiter dans la jungle avec la tribu des Shuars.
Roman: Le vieux qui lisait des romans d'amour
Auteur: Luis Sepulveda
Il apprit la langue des Shuars en participant à leurs chasses. Ils chassaient des tapirs, des pacas, des cabiais, des pécaris à collier, qui sont de petits sangliers à la chair savoureuse, des singes, des oiseaux et des reptiles. Il apprit à se servir de la sarbacane, silencieuse et efficace pour tuer les animaux, et de la lance pour capturer les poissons rapides. (...)
Il mangeait quand il avait faim. Il choisissait les fruits les plus savoureux, refusait les poissons qui lui semblaient trop lents, suivait la piste d'un animal de la jungle, et le fait de l'avoir tué à la sarbacane doublait son appétit.
Le soir, s'il désirait être seul, il s'abritait sous une pirogue, et si au contraire il avait besoin de compagnie, il cherchait les Shuars.
Un jour, dans un moment d'inattention, il planta sa machette dans la terre pour arranger son chargement de fruits et, juste comme il allait la reprendre, il sentit les crocs brûlants d'un crotale lui mordre le poignet droit.
Il parvint à voir le reptile, long d'un mètre, qui s'éloignait en imprimant des x sur le sol-d'où son nom de serpent-X- et il réagit très vite. Il bondit en brandissant la machette de la main atteinte et coupa l'animal en morceaux jusqu'à ce que le voile du venin vienne lui obscurcir les yeux.
À tâtons, il trouva la tête du reptile et, sentant que la vie l'abandonnait, il partit à la recherche d'un foyer Shuar.
Les indigènes le virent arriver en titubant. Il ne pouvait plus parler car sa langue, ses membres, tout son corps, avaient démesurément enflé. Il lui semblait qu'il était sur le point d'éclater. Il parvint à montrer la tête du serpent avant de perdre connaissance.
Il se réveilla des jours plus tard, le corps encore gonflé, et grelottant des pieds à la tête entre deux accès de fièvre.
Les soins d'un sorcier Shuar lui firent retrouver lentement la santé.
Des décoctions d'herbes drainèrent le venin. Des bains de cendre froide apaisèrent la fièvre et les cauchemars. Et un régime de cervelle, de foie et de rognons de singe lui rendit l'usage de ses jambes au bout de trois semaines.
Il était l'un des rares survivants d'une morsure de serpent-X, et il convenait de célébrer l'événement par la Fête du Serpent.